mardi 29 juin 2010

Des larmes et de la guimauve


Moi, j'aime bien les autruches. Ce sont des personnes réalistes. Si le monde dans lequel elles vivent ne leur convient plus, elles prétendent qu'il n'existe plus, la gueule dans la terre.
Il y a plein d'autruches en musique. Richard Hawley est ma préférée; il a décidé de vivre dans les années 50.
Les Pipettes étaient des autruches au temps de leur premier album; elles exaltaient l'époque des Girl Groups, celle d'avant les Beatles; elles y croyaient tellement fort qu'on pouvait y croire avec elles, en fermant les yeux très fort, très fort, jusqu'à ne voir plus rien.
Les Pipettes ont sorti un nouvel album; elles ont changé. Elles ont choisi de ne plus nier mais d'affronter ce monde qu'elles n'aiment pas. Et leur album est consternant. Tellement consternant qu'il est le plus beau des albums. Leur production est si grossière que le pire groupe des années 80, entendant ça, aurait dit à sa maison de disque que ce n'était pas possible, que les gens ne pourraient pas. Elles, elles peuvent. Elles, elles se délectent du plaisir aristocratique de déplaire; elles, elles sont dandy.
Leur album est triste et beau. Il ne sert à rien, mais il est beau.