mercredi 11 novembre 2009
Quand Madchester vibrait au son des roses en pierre
Madchester : ses prolétaires, ses raves mais surtout sa scène électro… Et le romantisme dans tout ça ? Le Mersey ne prodigue alors plus de merveilles pop depuis bien longtemps. Trop longtemps. La jeunesse ne rêve plus ; elle préfère oublier son quotidien morose à coup de pilules d’ecstasy.
Et voilà que surgit dans les quartiers ternes de Manchester une lueur d’espoir. La pop serait de retour et cette fois sans le moindre apprêt électronique. Les Stone Roses surprennent. À tel point que leur premier album sera désigné meilleur premier album de tous les temps par le NME. Mais surtout la jeunesse voit enfin se dessiner un avenir, une fierté. Celle de porter à nouveau le flambeau d’une musique euphorisante sans la moindre amphétamine. Mais aussi celle de supplanter pour la première fois le rival voisin avec ses propres armes. Liverpool dort, Manchester se réveille de son mauvais trip. Pendant que Blue Monday continue d’affoler les compteurs et les boîtes de nuit, les stone roses nous apprennent l’innocence. Leur musique irradie toute la ville par son savant mélange de simplicité et de psychédélisme : des morceaux au cœur de pierre adoucis par une pop aussi légère que brillante ; une utilisation de synthés qui ne les font pas sombrer dans le kitch ambiant des années 80 ; les derniers solos de l’histoire du rock diront certains. En bref, une prouesse servie à une ville qui peine à dépasser la contestation punk.
Et puis un beau jour le feu s’éteint aussi vite qu’il ne s’était embrasé. Depuis plus rien ou presque… Il y a bien eu l’euphorie provoquée par les débuts d’Oasis. La gueule de bois n’en a été que plus douloureuse. Il ne reste guère que le football et la rivalité éternelle avec Liverpool pour distraire cette jeunesse désabusée. Dommage, on y avait cru.
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