mardi 29 décembre 2009
Entre littérature et philosophie
On ne va pas parler d’Avatar et de ses clichés, ni de District 9 et de ses extraterrestres. Non, on parlera de Rohmer. Ennuyeux et lent, des films pour vieux diront certains. Il n’en est rien. Il est en effet rare de trouver des films qui nous concernent plus que ceux de Rohmer, grand peintre et metteur en scène de la séduction et de la recherche identitaire.
Ce qu’aime par dessus tout Rohmer, c’est partir d’une idée ou d’un concept pour le faire ensuite vivre tout au long d’un court ou long métrage. On retrouve ainsi des thèmes aussi variés que ceux de l’angoisse, du hasard, de l’ennui, de la solitude et même de la foi. À chaque fois la même recette ou presque : un personnage au centre de la narration offert aux circonstances et à ses imprévus ; un décor (souvent Paris, la campagne ou la plage), miroir de la psychologie du personnage (Conte d’Hiver, la collectionneuse ou encore le rayon vert) ou purement circonstanciel (Conte d’Été, Pauline à la plage, l’amour l’après-midi) ; de longs dialogues avec des interlocuteurs aux personnalités variées permettant à Rohmer d’exprimer son idée mais aussi de dérouler l’évolution psychologique de son personnage central.
Les films de Rohmer ont donc cette profondeur psychologique et même philosophique. Les thèmes abordés sont assez universels pour que le spectateur se reconnaisse dans les personnages et leurs soucis existentiels. Pourtant Rohmer, professeur de lettres sait aussi narrer. Les images sont belles, telles des tableaux en mouvement. Les temps longs ne correspondent pas toujours à l’action. Parfois ils évoquent l’ennui ou la flânerie. Avec Rohmer, on se croirait finalement plus dans un roman que devant un film. Là réside sa grande originalité à mon sens.
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